mercredi 3 février 2010

Souvenirs d'enfance...


Le joli escalier en pierre à Dijon que Fabienne nous a dessiné sur son blog me rappelle mes vacances d'été dans ce petit village du Lot avec ses murs en pierre, ses lourdes portes en bois massif , cette falaise de roc qui nous surplombait et enveloppait l'église et une partie du village comme une maman protégeant ses petits. De temps en temps, il en tombait quelques cailloux de vieillesse et certains été, puisque j'y passais un mois d'été tous les ans, quand l'écho du tonnerre se faisait trop intense dans la chaleur de sa pierre, un morceau de sa chair finissait par tomber...heureusement sur l'église, au grand désarroi de monsieur le curé mais au grand soulagement de ses habitants. Il est vrai qu'à l'époque je lisais "Gosciny" et par moment, je me croyais vraiment dans un village gaulois. Le matin, au réveil, je me souviens descendre cet escalier en bois qui craquait sous le poids des années, passer devant cette bonne vieille horloge qui ponctuait toujours le temps par son tic tac perpétuel et me rassurant que celui-ci ne s'était pas figé. Passé le salon, j'arrivais dans la cuisine d'où un son de radio distordu tentait d'irriter mes tympans avant l'heure.Je dois préciser que mes grands parents étaient déjà assez âgés pour avoir des problèmes de surdité...Je me jetais donc sur la criarde pour lui rabaisser le caquet et m'empressais d'ouvrir la porte de la cuisine pour savourer le silence matinal et humer l'air embaumé de sciure de bois qui montait de l'atelier où grand père travaillait encore pour garder la forme ou honorer quelques commandes de voisinage. Je m'emplissais l'olfactif de bois chauffé tout en dégustant un café unique en son genre, aux arômes boisés. Je continuais ce road movie enivrant sur la terrasse, à l'écoute du chant oisical d'éveil à la vie . La rosée du matin commençant à s'évaporer sous les premiers rayons du soleil de plus en plus insistants et me penchant de la terrasse vers les jardinières, je pouvais récupérer quelques effluves odorantes de fleur en train de se lisser le pétale, toutes flattées d'être ainsi observées. De là, je faisais signe à grand père ou bien je décidais de partir à sa rencontre par un escalier qui traversait une roseraie jusqu'à son atelier d'ébéniste, sa passion. Ensuite, je congratulais le peuple de l'herbe ainsi que mes amis noyers et pommiers qui donnaient toujours le maximum d'eux-même pour que grand mère puisse nous préparer de bons desserts. Sur les coups de 11h, il m'arrivait de faire une embardée jusqu'à la place du village pour retrouver Christophe, Sylvie ou tout autre gamin ou gamine en quête de compagnie et nous nous retrouvions là, assis sur un muret de pierre marqué par une génération de fessiers qui n'en finissaient pas de s'asseoir, du matin au soir, le temps de prévoir un rencard, le temps d'organiser notre journée ou tout simplement parce que la chaleur de cette pierre nous réconfortait.

3 commentaires:

  1. Cette image n'est pas celle de "Gluges", le village de mes vacances mais je l'ai choisi parce que la ressemblance est frappante avec celui-ci.

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  2. On s'y croirait ! Les odeurs, les bruits, la lumière et la chaleur. Ca donne des envies de vacances !

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  3. Quel talent!
    Vivement la suite...

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